Sélestat : Un budget 2024 autour de trois grands projets


01 mars 2024

Ce jeudi 29 février, l’heure était au Débat d’Orientations Budgétaires lors du conseil municipal de Sélestat. Un budget principal à hauteur de 44 millions d’euros a été présenté, sans augmentation des taux d’imposition.

« C’est un engagement fort, qui nous contraint également ». Conformément à ses engagements, Marcel Bauer, le maire de Sélestat, annonce que les taux d’imposition n’augmenteront pas en 2024. Une décision également motivée par la volonté de conserver le pouvoir d’achat des Sélestadiens. Mais cela n’a pas su se faire sans concessions, selon Philippe Desaintquentin. « Des efforts ont été demandés à l’ensemble des services », précise-t-il. L’adjoint aux Finances en a pour preuve la réduction des dépenses de fonctionnement, en baisse de 45 000 euros, soit 0,2%. Une variation qui s’explique notamment par la diminution de la consommation de gaz et d’électricité. Toujours dans l’objectif de ne pas toucher aux fiscalités, aucune création de poste, sauf exception, ne sera réalisée.

Les précisions de Philippe Desaintquentin, adjoint aux Finances :


Avec un budget principal estimé à 44 millions d’euros, 16,2 millions devraient être consacrés aux investissements. Ces derniers s’articuleront notamment autour de trois grands projets, avec les travaux du complexe Charlemagne (8,3 millions budgétés en 2024), le chantier de restauration de l’église Saint-Georges (1,2 million en 2024) et les travaux de réaménagement des rues de la Poste et Sainte-Barbe (1,3 million).


Un autre volet important sera consacré au développement de l’éclairage LED. Le parc des luminaires d’éclairages publics sera rénové, avec 500 000 euros investis cette année. Les axes principaux seront travaillés en priorité, avant les différents quartiers de la ville l’année prochaine. Les opérations de renouvellement du parc d’éclairage des bâtiments publics seront également poursuivies pour un montant de 350 000 euros en 2024. Un projet conséquent, qui a pour ambition de diminuer le cout de l’énergie. Un emprunt de 3 millions d’euros devrait être souscrit pour contribuer à financer ces projets, dans la vision de « continuer d’investir pour demain ».


Cette année, 150 000 euros devraient également être investis dans le cadre de la construction d’un parking en ouvrage sur le Pôle d’échanges gare. 220 000 euros sont encore budgétés en matière de sécurité, pour assurer une meilleure vidéoprotection.

« Les finances de la ville de Sélestat se portent bien »


Côté épargne, Philippe Desaintquentin se félicite de l’état des finances de la ville. L’épargne brute de la commune, en hausse, permettra de financer une partie des investissements, mais également de rembourser une partie de la dette, pour un montant de 987 000 euros. Cette dernière s’élève d’ailleurs à 602 euros par habitant, « alors que dans une ville au niveau France, elle est plutôt de 851 euros ».

Réactions de l’opposition


Pour Caroline Reys, ce Débat d’Orientations Budgétaires est artificiel. La conseillère municipale du groupe « Sélestat, terre humaniste » demande davantage de soutien envers les associations et s’interroge au sujet du festival Summer Vibration. « Si on veut qu'un campus étudiant s'installe à Sélestat, il faut l'attirer par des mesures de facilitation des déplacements, d'accès au logement, au sport, à la culture et ne pas laisser s'éteindre une manifestation phare comme le Summer Vibration », explique-t-elle. Caroline Reys demande également des formations sur les actions de prévention et de dialogue face aux violences faites aux femmes, « plutôt que de subventionner les formations de la police municipale sur le port d’armes ». La conseillère d’opposition demande également la mise en place d’un dispositif pour les femmes enceintes. Du côté du second groupe d’opposition, « Bien vivre ensemble et bien faire ensemble à Sélestat » porté par Denis Digel, quelques interrogations émergent au sujet de la hausse des frais de personnel : 9% supplémentaires en deux ans, selon Jean-Pierre Haas. Ce dernier pointe également l’augmentation des budgets annoncés pour la réfection du complexe Sainte-Barbe et les réaménagements des rues de la Poste et Sainte-Barbe. Pour Denis Digel, « malgré des recettes en hausse, les finances de la ville se dégradent, encore ». Il dénonce notamment le nouvel emprunt débloqué par la ville, pour un montant de 3 millions d’euros. « Conséquence directe : de nombreux projets de rénovation du patrimoine municipal sont reportés et même simplement annulés ». Les deux groupes d’opposition déplorent également la ponction de 500 000 euros sur le budget forêt.

Tension autour de la vice-présidence du Conseil d’Exploitation des Tanzmatten


Après une requête de Sylvie Beringer, conseillère municipale du groupe de Denis Digel, le tribunal administratif de Strasbourg a annulé « la décision implicite du maire », qui avait nommé Nadège Hornbeck,
adjointe au Maire chargée de la Communication et du Numérique, en tant que vice-présidente du Conseil d’Exploitation des Tanzmatten, après une élection le 29 septembre 2020. Lors de cette dernière, Nadège Hornbeck était arrivée à égalité des voix avec Sylvie Beringer, qui aurait dû bénéficier de la primauté de l’âge. Marcel Bauer avait alors justifié la nomination de Nadège Hornbeck en avançant que la voix du président de séance serait prépondérante. Le maire de Sélestat affirme prendre acte de cette décision, qui demande une nouvelle élection pour le poste de vice-président. Pour Denis Digel, cette affaire est « un mépris envers une élue de la ville ».


Propos recueillis par Solène Martin et Fabrice Fuchs (AZUR FM) / © Crédit photo : Document remis