Pour la première fois depuis 24 ans, les électeurs de Ribeauvillé devront choisir entre deux listes lors des prochaines élections municipales, les 16 et 22 mars prochain. Le maire sortant, Jean-Louis Christ, brigue un nouveau mandat et fait face à un collectif citoyen, "Ribeauvillé 2026". Cette configuration inédite depuis 2001 marque le retour d'une opposition électorale dans la commune alsacienne.
Jean-Louis Christ, un candidat du "lien social"
Valérie Coutret, une candidate "facilitatrice du changement"
Jean-Louis Christ, un candidat du "lien social"
Jean-Louis Christ est maire de Ribeauvillé depuis 2001, après avoir déjà été député du Haut-Rhin pendant une quinzaine d'années. Face à un contexte national jugé "illisible", le maire sortant estimait qu'il était "nécessaire" de poursuivre son engagement pour garantir à la population de Ribeauvillé une qualité de vie et un environnement serein. Ce dernier met en avant des résultats économiques positifs et surtout une dynamique sociale particulière. La commune affiche un taux associatif record en France, avec une association pour 40 habitants, ce qui constitue pour Jean-Louis Christ la plus grande richesse créée durant ses mandats. Le maire sortant revendique une approche participative développée au fil des mandats, avec la création du conseil des enfants, du conseil des aînés et une concertation "permanente" avec la population. Il rappelle également que tous les membres de sa liste sont issus du monde associatif, garant selon lui de cette cohésion sociale qui fait référence au niveau de la Communauté de Communes.
Pour ce nouveau mandat, le programme se veut dans la continuité avec des projets de consolidation : investissements dans les voiries, développement des espaces culturels et associatifs et maintien d'un cadre de vie serein, tenant compte de l'intergénération. Jean-Louis Christ se définit avant tout comme un "animateur du lien social", dont la mission consiste à "créer des liens entre les générations" et à "permettre à chacun de trouver sa place dans une collectivité solidaire et fraternelle". Il résume son projet autour de trois valeurs : solidarité, partage et humanité. Une vision qui, selon lui, a fait ses preuves et "mérite d'être poursuivie pour maintenir la sérénité et la cohésion" à Ribeauvillé. On l'écoute.
Sur le plan des réalisations concrètes de son précédent mandat, l'élu affirme avoir réalisé 70% des objectifs promis dès la moitié du mandat. Jean-Louis Christ insiste particulièrement sur la gestion financière de la commune, soulignant l'absence d'augmentation des impôts depuis 1997 et une politique d'investissement sans endettement excessif pour les générations futures.
Valérie Coutret, une candidate "facilitatrice du changement"
"Ribeauvillé est une belle petite ville où il fait bon vivre", reconnaît d'emblée Valérie Coutret, native de la commune. Cependant, face à une équipe municipale en place depuis plusieurs mandats, un groupe de citoyens engagés à décidé de se mobiliser. "On s'est croisé sur différentes manifestations et on avait l'envie de commencer quelque chose, une nouvelle aventure", explique-t-elle. Ce qui a rassemblé ce collectif, c'est le désir d'être "à l'endroit où il peut y avoir des prises de décisions importantes" pour une ville, porté par une sensibilité pour le développement durable et la qualité de vie. Le collectif a identifié plusieurs problématiques : le partage de l'espace entre piétons, cyclistes et voitures dans une vlle très touristique, la rénovation du patrimoine historique, le prix du logement qui freine l'installation de jeunes couples ou encore la cohabitation entre différents quartiers qui "ne vivent pas le même Ribeauvillé".
Cadre en ressources humaines dans la fonction publique, Valérie Coutret se définit comme "facilitatrice du changement" et son équipe prône une approche résolument participative qu'elle résume avec une phrase : "Prendre le pouvoir pour le partager", reprenant le principe des listes citoyennes soutenues par Action Commune et Fréquence Commune. La liste du collectif rassemble des profils variés : retraités ayant une expérience dans l'industrie, chefs d'entreprise, jeunes de moins de 30 ans, cadres du secteur social... De nouveaux collistiers sont toujours les bienvenus, particulièrement les femmes. "Un certain nombre de femmes s'inquiètent de leurs compétences, les mêmes qui se débrouillent dans la vie tous les jours et qui prennent dix décisions à la minute", regrette la candidate, qui les invite à "passer au-dessus de ça".
Au-delà de l'échéance électorale, le projet se veut prospectif. "Comment on envisage Ribeauvillé en 2050 ? Comment on le crée tous ensemble ?", interroge la candidate. Le collectif mise notamment sur la formation et les différents réseaux, via le printemps des maires, les Femmes d'Alsace ou encore différentes visites inspirantes dans certaines communes. "Il reste à convaincre les électeurs de renouveler la démocratie locale et de recréer l'envie d'aller voter", conclut Valérie Coutret.
Propos recueillis par Anaïs Follenius / © Crédit photo : Libre de droit